Maladie, parasite, problème de culture

fleur de Vanilla perrieri

Les Maladies Fongiques

Onze virus peuvent atteindre le genre Vanilla , Voici une liste des virus susceptibles d’être néfastes:

Vanilla necrosis potyvirus

Vanilla necrosis potyvirus

Le Vanilla necrosis potyvirus et d’autres potyvirus sont des virus pathogènes pour la vanille.

Les symptômes de ces virus incluent une distorsion des feuilles, une mosaïque plus ou moins prononcée, et des lésions nécrotiques. Ces symptômes sont plus spectaculaires sur les feuilles jeunes et plus atténués sur les feuilles anciennes.

Le virus se développe de préférence pendant les périodes froides et peut entraîner une diminution de la croissance de la plante. Le puceron Myzus persicae est le vecteur présumé de ces virus.

L’infection peut également être introduite par plantation de plants contaminés ou par inoculation mécanique par les outils de taille.

Le diagnostic de ces virus se fait par des tests ELISA et par l’observation visuelle. Cependant, des lianes symptomatiques peuvent donner des tests ELISA négatifs.

Le moyen d’empêcher la prolifération de ces virus est de planter des matériaux exempts de virus (Odoux et Grisoni, 2011).

Odontoglossum ringspot virus 

Le Tobamoris est responsable de la mosaïque et de la nécrose des feuilles et des fleurs. Cependant, l’incidence et la prévalence de ces symptômes sur la vanille sont très limitées.

La transmission de cette maladie se fait par les outils de taille. Le pollen des plants contaminés est également infecté et peut être un vecteur de transfert.

Cucumber mosaic virus 

Le virus Cucumovirus a été identifié sur la vanille dans les années 2000.

Les symptômes de cette infection peuvent inclure une mosaïque avec parfois une nécrose, une déformation sévère des feuilles et des pousses, ainsi qu’une phyllotaxie anormale. 

Les plants infestés sont souvent stériles, car les fleurs ne se développent pas correctement et ne présentent pas de pollen viable.

Le puceron est le vecteur probable de ce virus (Odoux et Grisoni, 2011).

Le génome de ce virus a été étudié et il a été montré que selon la localisation géographique du virus, il y avait des différences de séquençage (Farreyrol et al., 2010).

Cymbidium mosaic virus 

Le virus Cymbidium mosaic appartient au genre Potexvirus.

Les vanilles infectées par ce virus sont souvent asymptomatiques, mais des symptômes chlorotiques et nécrotiques peuvent être observés sur les feuilles.

Peu d’études ont porté sur l’effet de l’infection par CymMV sur la croissance et le métabolisme des orchidées.

Néanmoins, il a été démontré que le CymMV, le virus de la mosaïque du tabac et le virus des taches annulaires Odontoglossum sont associés à une diminution de l’activité photosynthétique des plantes et à une augmentation des risques d’infection par d’autres pathogènes. ( Odoux et Grisoni 2011).

Les Maladies dues à des champignons

Anthacnose

La maladie de l’anthracnose est causée par le champignon Colletotrichum gloeosporiodes. D’après Correll, ce champignon sécrète une toxine dans le sol qui envahit toutes les parties en contact. Une pourriture molle brun-noir finit par atteindre la totalité de la plante.

Sous des conditions humides, des conidies se développent, laissant des spores rose saumon sur les tissus malades. Pour distinguer cette maladie de la fusariose, un examen des tissus internes des zones atteintes est nécessaire.

Cette maladie est favorisée par un milieu humide, un mauvais drainage du sol ou encore un temps pluvieux prolongé.

Peu de traitements sont efficaces. Le cuivre était utilisé autrefois, mais on préférait éliminer les plants au plus tôt et les brûler, ainsi que réduire l’ombrage si le sol était trop humide (Correll, 1963; Dequaire, 1976). 

Depuis 1989, les recherches se tournent vers des agents biologiques pour éviter l’utilisation de produits chimiques. 

En 2009, des chercheurs thaïlandais ont étudié un antagoniste de Colletotrichum gloeosporiodes : Emericella nidulans. Ils ont ainsi montré qu’un extrait de cet actinomycète dans de l’hexane inhibe à 97,34 % la croissance du mycélium et empêche la sporulation de Colletotrichum à hauteur de 68,67 % ( Talubnak et Soytong, 2010).

La Fusariose ou maladie des racines

La Fusariose

Le champignon Fusarium oxysporum radicis var.vanillae ou batatatis var. vanillae est responsable de la fusariose. Les racines sont les parties les plus gravement touchées, ce qui entraîne la nécrose du parenchyme cortical.

Si les racines sont détruites, le vanillier en développe d’autres, mais celles-ci finissent également par être atteintes. La plante ne peut alors plus s’alimenter en eau ni en sels minéraux et finit par mourir (Dequaire, 1976).

Les fruits et les feuilles peuvent également être touchés. Les parties atteintes prennent une coloration brun sombre, se dessèchent et finissent par se nécroser. Il est difficile de distinguer l’atteinte de la fusariose de celle de l’anthracnose.

Les symptômes surviennent sur des plants de tout âge et à n’importe quel moment de l’année. Cependant, l’humidité favorise la propagation de l’infection.

L’utilisation de benomyl, carbendazime ou mancozèbe serait efficace, mais interdite dans l’Union Européenne.

La recherche d’hybrides résistants est la seule solution (Dequaire, 1976). L’espèce “Tsy taitra (Vanilla planifolia x Vanilla pompona) x Vanilla planifolia a été obtenue par croisement et serait résistante à la fusariose (Odoux et Grisoni, 2011).

D’autres hybrides verront sans doute le jour, surtout quand on sait que trois espèces de vanilles sont naturellement résistantes à ce champignon : Vanilla phaeantha, Vanilla aphylla et Vanilla andamanica.

Le piétin des boutures

La pathologie le piétin des boutures causée par Corticium rolfsii, renommé en 1978 sous le nom d’Athelia rolfsii, attaque principalement les parties enterrées des boutures lors de fortes pluies. Des filaments de mycélium blanc recouvrent les parties infestées avec des nodules blanc-jaunâtre. Cette infection atteint également les feuilles. Une fois l’organe infecté, celui-ci pourrit rapidement (Dequaire, 1976).

De petites structures sphériques brun clair appelées “sclérotes” de 0,5 à 2 millimètres de diamètre sont souvent associées au mycélium. Ce sont des structures dormantes qui persistent dans le sol pendant plusieurs années.

Pour lutter contre ce champignon, un contrôle régulier des plantes est nécessaire pour détecter l’infection. Les plants atteints ainsi qu’une partie du sol ayant pu être contaminé doivent être éliminés.

L’eugénol est un fongicide naturel qui peut être utilisé. Autrefois, des fongicides synthétiques étaient courants, mais ceux-ci ont été interdits au sein de l’Union Européenne car ils ont été classés cancérigènes : la carbendazime, le benomyl ou encore le mancozèbe.

La maladie des tâches brunes des tiges

La maladie des tâches brunes

La maladie des taches brunes des tiges est causée par l’agent fongique Nectria vanillae.

Les tiges atteintes pourrissent, se dessèchent et finissent par mourir. Dans un premier temps, on note l’apparition de pustules jaunâtres, puis en second temps de périthèces rouges visibles à l’œil nu.

Cette maladie se rencontre principalement sur des vanilliers en état de faiblesse : âgés, déjà infectés par d’autres pathologies, en situation de sécheresse ou au contraire en excès d’eau.

Cependant, des attaques de pieds apparemment sains ont été observées sur Vanilla Pompona.

Le traitement consiste uniquement à éliminer les parties du vanillier atteintes (Dequaire, 1976).

Mildiou ou pourriture noire

mildiou vanilla

La maladie du mildiou est causée par Phytophthora sp.

Elle colore en jaune-brun puis nécrose les parties de la plante. Les organes atteints peuvent se couvrir d’une légère efflorescence blanche. Cette pathologie est souvent due à un excès d’humidité et d’ombre. Trois espèces sont impliquées : Phytophthora palmivora (en Polynésie), Phytophthora capsici (en Indonésie), qui cible les parties jeunes) et Phytophthora meadii (en Inde).

La prévention et le traitement de la maladie du mildiou impliquent principalement la gestion de l’humidité et de l’ombre. Il est recommandé de maintenir un environnement sec et bien ventilé autour des plants de vanille. Les plants doivent être arrosés régulièrement, mais il est important d’éviter les excès d’eau. Les plantes doivent également être protégées contre les rayons directs du soleil, mais il est important de ne pas les placer dans des zones ombragées excessivement. Enfin, il est recommandé d’inspecter régulièrement les plants pour détecter tout signe d’infection et d’éliminer immédiatement les parties atteintes. (Odoux et Grisoni (2011)).

La pourriture des bourgeons

La maladie de la pourriture des bourgeons peut être causée par Fusarium batatatis var. vanillae, Nectria vanillae ou encore par des piqûres d’insectes . (Odoux et Grisoni 2011).

Les Parasites

La cochenille: Conchaspis angraeci

Conchaspis angraeci

La cochenille Conchaspis angraeci est un ravageur très nuisible pour les cultures de vanille . 

Si elle n’est pas contrôlée, elle peut causer un épuisement lent mais irrémédiable des lianes de vanille. Les symptômes de cette infection incluent des taches chlorotiques jaunes sur les feuilles et les tiges, et un nombre important d’individus sur une plante peut affaiblir la plante et diminuer son rendement, voire aboutir à un dessèchement de la plante . 

Les insectes se localisent surtout à la face inférieure des feuilles et sur les pétioles, mais aussi sur les tiges .

La cochenille Conchaspis angraeci est transportée par le biais de boutures hébergeant de jeunes larves de Conchaspis angraeci difficilement visibles à l’œil nu et qui ne provoquent pas encore de symptômes spectaculaires.

Elle peut également être transportée par le vent, les vêtements, les outils, les mains, etc. L’intensification de la culture (fertilisation, irrigation…) favorise le développement de ces cochenilles .

Les jeunes stades larvaires peuvent être traités à l’aide d’huiles minérales et de savon noir. 

halyomorpha picus

Les adultes et les nymphes aspirent la sève du vanillier à la base des pédoncules et sur les bourgeons floraux, ce qui entraîne la nécrose et la mort des parties affectées .

Cette attaque survient généralement lorsque les vanilliers sont plantés dans une plantation contenant des palmiers à bétel (Areca catechu)

Riptortus pedestris

Riptortus pedestris est un insecte nuisible important pour les cultures de soja en Asie il peut aussi toucher la vanille.

Il endommage les feuilles et les gousses avec ses pièces buccales piqueuses-suceuses, causant des syndromes de type “Stay Green” dans les cultures infestées.

Les populations importantes surviennent pendant les stades de maturation des graines, de la remplissage des gousses à la récolte. Son infestation entraîne des graines ratatinées et bosselées.

Dyscerdus flavidus

Dyscerdus flavidus

Dysdercus flavidus est une espèce de punaise appartenant à l’ordre des Hémiptères, au sous-ordre des Hétéroptères et aux familles des Miridae, Pentatomidae, Coreoidea, etc. 

Cette espèce affecte les légumes tropicaux et peut toucher la vanille, occasionnant des symptômes souvent peu dommageables sur les feuilles et les fruits essentiellement. 

Dysdercus flavidus est observé en plein champ et sous abris. 

Il est principalement rencontrer à Mayotte et la Guyane.

Coléopères :

  • Holotrichia sp

Holotrichia est un genre de coléoptères de la famille des Scarabaeidae, bien connus sous le nom de “scarabées chafer” ou “vers blancs” pour leurs larves blanches qui se trouvent sous le sol où elles se nourrissent des racines des plantes dont la vanille.

On peut appliqué une solution de chlorpyriphos 0.05% au mois de mai. 

  • Perissoderes oblongus

Les Perissoderes se trouve principalement à Madagascar. La femelle de cette insecte nuisible pond ses œufs à l’intérieur des lianes. Pour prévenir les dommages causés par cet insecte, il est recommandé de procéder à un ramassage manuel régulier des larves afin d’éviter leur multiplication. Cette méthode de prévention a été décrite par (Aimar et Meze en 2010).

  • Sipalus sp

Sipalis sp, provoque la nécrose au niveau du site de dépôt des œufs dans les lianes tendres. Les larves creusent ensuite des tunnels qui aboutissent également à la nécrose des tissus. Le seul moyen de lutte est le ramassage à la mains du coléoptère ( Odoux et grisoni, 2011) 

  • Saula ferriginea

Ce coléoptère mange l’intégralité des feuilles sauf la cuticule de l’épiderme de la face supérieure. Une application de Malthion 0.1 % peut être réalisée (Odoux et Grisoni, 2011)

Nezara viridula

Nezara viridula, plus communément appelée punaise verte puante ou punaise verte ponctuée, est une espèce d’insectes hétéroptères, une punaise malodorante (Pentatomomorpha), de la famille des Pentatomidae, de la sous-famille des Pentatominae, de la tribu des Pentatomini et du genre Nezara. 

Elle est phytophage et serait originaire d’Éthiopie, mais est présente aujourd’hui dans le monde entier. Du fait de ses préférences pour certaines espèces de légumes, comme les haricots et les haricots de soja elle peut aussi s’attaquer au vanille. C’est un organisme ravageur économiquement important de ces cultures.

Les adultes, en forme de bouclier, sont de couleur vert brillant avec trois à cinq points blancs en haut du scutellum. Ils mesurent de 1,2 à 1,6 cm de long. 

Apprenez tout sur la vanille